1/27/2012

Les camps de la mer

Ceci est peut-être un fait banal mais ça mérite vraiment d'être pris au sérieux.

Dans l'hypermarché où je fais parfois mes courses, il y a eu un réaménagement. Moulins colorés, thermomètres imposants, toits obliques des stations de chariots, panneaux suspendus du magasin d'une meilleure esthétique, et des arbres ! C'est beau, et ça peut donner envie d'aller y faire ses courses.

Un changement m'a toutefois profondément perturbé : l'aquarium des crustacés. Déjà qu'avant, les homards vivants gisaient pinces coincées dans un aquarium sans déco ni rien de beau ni sympa si ce n'est du sable au fond, maintenant, il y a un aquarium double, c'est plus grand, mais... La concentration en crustacés a augmenté ! On trouve ainsi langoustes, homards et crabes, tellement serrés qu'ils se montent parfois les uns sur les autres.

Les camps de concentration de la mer.

J'avais presque l'impression de ressentir leur douleur... Ce qui est sûr, c'est qu'ils n'avaient pas l'air de s'épanouir.

Les camps de la mer.

Ainsi va la pauvre histoire de ces crustacés, passant leur dernières heures dans un aquarium ennuyeux, exigu et surpeuplé, leurs dernières heures avant leur mort.

Le pire dans l'affaire, c'est que je suis sûr que certains mourront sans tomber dans l'assiette de qui que ce soit.

Les camps de la mer.

Évidemment, le poissonnier n'en a rien à foutre, "C'est pas moi qui décide.", me dit-il en gros, ôh, bien sûr, aliène toi à ton chef, abandonne ta raison et ton coeur, le capitalisme s'en accomode bien, à part ça t'aurais pas aimé qu'on te foute dans un camp de concentration mais c'est un peu la même chose que tu fais à tes crustacés.

...

C'est con, quand même, l'équipe aurait pu profiter du réaménagement pour agrandir et étoffer l'aquarium, y mettre une certaine richesse, une certaine beauté, et ne ligotez pas les pinces de nos copains homards ! Au pire s'il se battent, on fait la police et on met les éléments perturbateurs dans des cellules isolées. On essaye de limiter la casse, quoi.

À ce propos, je me rends compte que notre espèce, si elle devenait plus intelligente (parce que là où on en est avec 99 % de gens qui trouvent le moyen de se faire arnaquer par 1 % qui n'ont même pas de super-pouvoirs à la X-Men, on est très bas et il faudrait qu'on relève le niveau), je disais notre espèce, elle pourrait être assez forte pour jouer la police dans les écosystèmes. Nous sommes le prédateur ultime ! On pourrait en profiter, avec une bonne connaissances de l'écologie, pour diminuer les populations d'espèces qui prolifèrent, qui détruisent, bref, on pourrait équilibrer un peu tout ça en se battant contre les nocifs.
Mais d'abord, on a des nocifs à combattre dans notre espèce ! Ça fait du boulot ? Tant mieux ! Autrement, qu'est-ce qu'on s'ennuierait ! :-)

Je crois que j'irais les faire chier dans le magasin. Genre en écrivant "Auschwitz" et "Buchenwald" sur les aquariums, ou alors en scotchant des papiers où c'est écrit ça, bref, il faut que je fasse un truc sinon je culpabilise.

1/20/2012

Quand la suspicion s'allie à l'arbitraire

Modification : j'ai supprimé l'élément en rapport avec Groland qui prêtait méchamment à confusion.

Pour cet article, bon défoulement en perspective (ça se médite à l'avance, bordel !).

Bien. Ce soir, il y a une soirée Erasmus au club Vertigo, à Grenoble. Ne faisant pas partie de la rare frange d'individus assexués (ça existe, j'ai même peur d'en connaitre !), je me suis dit très très très inconsciemment "Tiens, une soirée en boite de nuit, je suis pas Erasmus mais j'ai le droit d'y aller, qui sait, ça sera peut-être une occasion de baiser une nana pour la première fois ?". Quête du plaisir charnel.
Je retire mes sous, je me fais beau, rasage, Cleanance, déo, je prépare tout chez moi si jamais c'est la nana qui vient chez moi (évocations, mise plein la gueule pour faire monter le désir...), bref, je me prépare.

Après une scène humaine pas inintéressante mais que je préfère taire (Ta gueule, Corentin !), j'arrive au dit club Vertigo. Je papote avec une Allemande, on fait la queue. Arrivé au vestiaire, on me dit que c'est vestiaire obligatoire et on me demande d'enlever mon "blouson". D'abord, c'est pas un blouson mais une veste, c'est un haut, tout comme un pull ou un sweat shirt (pas vrai, Maman ?). Mais c'est un détail dérisoire auquel il vaut mieux passer outre.

Le détail par rapport auquel je ne pouvais pas passer outre, c'est l'obligation (sociale !) d'enlever ma veste. Quoi, j'allais pas l'enlever, simili cuir, noir, j'avais un peu la classe avec, et puis y avait du matos dedans (mes capotes !).

S'ensuit alors une scène ôh combien classique d'un truc qui s'appelle... Comment ça s'appelle déjà ? Ah oui ! L'arbitraire.

Il y a une faible probabilité pour que vous connaissiez ce qui fût presque un temps ma maxime : "La phrase que je déteste le plus : "C'est comme ça et puis c'est tout !". C'est la préférée des conformistes exécutifs...". Niveau conformisme exécutif, les videurs du Vertigo se la jouaient plutôt bisounours ; j'ai poussé le dialogue jusqu'à ce qu'on me pousse (avec les mains), et on m'avait déjà poussé plus violemment que ça (tiens, un meeting d'Europe Écologie ! *Aïe ! -_-* Mes lunettes...). Bref.

J'ai eu droit à la phrase joker du mec arbitraire qui n'a pas d'imagination pour prétexter : "Dans une société, il y a des règles, et il faut savoir les respecter.". Dit avec une voix mielleuse, c'est encore plus insupportable, vous trouvez pas ?

J'ai pas eu droit à la voix mielleuse. Mais j'ai eu droit à un autre truc pas mal : "C'est pour des raisons de sécurité.". En creusant un peu, on me donne un argument (si si, je vous jure, un argument !) : "On veut pas qu'il y ait des gens avec des armes". Je me propose tout naturellement de montrer le contenu de ma veste (même les capotes !) pour leur prouver que je n'ai pas d'arme, j'insiste, on refuse.

À côté de ça, y avait un souvenir de le dernière fois où j'étais allé en boite de nuit qui m'avait effleuré l'esprit : des gens s'étaient fait voler des affaires alors qu'elles étaient dans le vestiaire ! Les gardiens du vestiaire étaient donc de mauvais gardiens... -_-
Et la fille qui s'était fait tout voler, physiquement impossible à consoler... -_- Même avec du chocolat (avouez quand même que c'est sortir les grands moyens !).

Je n'ai pas le sens de la répartie. Si je l'avais eu, et si ce souvenir m'était venu plus clairement, au Vertigo, j'aurais pu leur dire : "Si vous ne me faites pas confiance, je ne vous fais pas confiance.".

Une fois encore, la suspicion fait des dégâts. :-(

Résultat des courses : je quitte la boite avant d'y être rentré. Vraiment rentré.

C'est alors que je songe que j'avais sur moi une tablette de chocolat, pour, comment dire... Tirer plus vigoureusement le premier poisson qui mord à l'hameçon. Surprise ! Elle a pris la forme de ma cuisse ! Un peu arrondie... À peine brisée, c'est là que j'ai pu constater la relative souplesse du chocolat au lait (inélastique, mes camarades physiciens comprendront). J'ai mangé la tablette tout seul (et je connais une personne avec qui j'aurais bien eu envie de la partager... -_-). Toute la tablette, tout seul ! C'est pas pour rien qu'on m'appelle Morphalou ! (LOL, même pas en rêve... -_-)

Au final, je rentre chez moi bredouille. Tant pis. Je pourrai me lever plus tôt et être plus actif dans la FSE. Et puis quand même, mieux vaut mourir plutôt que salir son honneur. Quant à un statut quo... :-) Hey, no problemo !

Ce soir, ce sera ni mouchoir ni PQ. Ce soir, ce sera dodo. Ça prend du temps, mais il faut bien. -_-

Une précision : mis à part celle sur le conformisme exécutif, les citations ne sont pas exactes et ne font que donner un ordre d'idée. J'ai du mal à me souvenir des réplique exactes et ferais bien de m'y entrainer (le donjon de Naheulbeuk !).

Pour finir, je vous enjoins à pourrir les boites de nuit aux videurs racistes ou aux règles injustes de toute sorte : allez, un peu de courage... ;-)

1/02/2012

Demain, les partiels

Demain, c'est examens.

...

J'y vais un peu comme on irait au casino, comme si le résultat était régi non pas par le travail, mais par la chance.

...

N'est-ce pas triste d'en arriver à une telle illusion ? La fac de physique m'a tellement déçu par sa subtile difficulté et par l'incohérence des résultats qu'on obtient à la fin... Je pense qu'il est grand temps que j'entre dans le monde de la recherche. Je pense que ça se passera mieux.

Mais avant, il faut réussir ses examens.

Argh...

Mais...

Je sais pourquoi je fais ça. Pourquoi je ne renonce pas. J'ai un beau projet à mener à bout.

Je veux trouver une source d'énergie électrique idéale.
L'humanité en a besoin.

Et c'est pour cette raison que je ne renonce pas. Je pense que c'est une question de devoir.

Et demain, les examens...