10/30/2013

Des sans-couilles


Je pense que je dois des explications.

En septembre 2012, j'étais étudiant, et dans une situation très délicate.

On m'avait convoqué le lundi 4 juin 2012 pour une réunion où j'ai été traité comme un enfant. Il y avait Thierry KLEIN, un de mes anciens enseignants, Jonathan FERREIRA, qui n'avait jamais été mon enseignant, et puis un autre homme, qui n'était pas mon enseignant.

À 3 contre 1, ils m'ont sermonné, tenu un discours de la sorte :

"Monsieur Charousset, vous n'arrêtez pas de prendre la parole en classe, on a reçu plusieurs fois des plaintes de la part des enseignants, avec les autres étudiants ça va très bien, mais avec vous on a toujours des problèmes...".

Avec Thierry KLEIN, j'ai eu droit à un "[La mécanique quantique,] mais tu n'y comprends rien !". Ce à quoi j'avais envie de répondre "Mais personne ne la comprend, en fait, et c'est bien ça le problème.". Je n'ai rien dit.

Ils m'ont dit que y avait droit qu'à trois années pour valider le master. Rétrospectivement je trouve cela immonde, le règlement de l'UJF est tenu secret comme j'ai pu le constater, ou alors il n'existe pas sous forme écrite. J'étais à l'UJF.

J'ai un petit peu parlé... À un moment, le troisième professeur m'a dit que ce n'était quand même pas possible qu'un seul étudiant ait raison face à la plupart des profs, qu'à la rigueur si c'était un prof et la plupart des étudiants, OK.
J'ai sursauté :
"MAIS C'EST PAS FORCÉMENT LA MAJORITÉ QUI A RAISON !".

Après cette réunion, je me suis demandé comment je pourrais m'en sortir l'année d'après.

Dans la campagne auvergnate d'où je viens, une personne pas très cultivée, qui m'a connu quand j'avais 17 de moyenne à l'école primaire et que je connaissais toutes les planètes du système solaire (y avait Pluton à l'époque), m'a dit que si je ne réussissais pas, c'est parce que j'étais trop intelligent.

Oui, peut-être.
Après tout, chaque fois que je montais le niveau en rédigeant avec une rigueur élevée, un respect du formalisme élevé, comme j'avais appris en prépa maths, les enseignants qui lisaient la copie se sentaient mal à l'aise. Je ne suis pas sûr mais je m'en doute bien, ce n'est pas ce qu'ils veulent, ils ne veulent pas apprendre des choses nouvelles en mathématiques en corrigeant une copie, même si c'est pour découvrir qu'ils étaient dans l'erreur, même si cela leur permet de se remettre en question.

Durant l'été 2012, j'ai vu un pote qui étudie la biologie. Un mec brillant, un savant des temps modernes, qui s'intéresse à toutes les sciences, ainsi qu'à la politique et à la musique, qui maitrise la théorie musicale et a un énorme potentiel en tant que compositeur. Alors lui il s'en sortait mieux que moi : il passait à l'année supérieure avec 13 de moyenne, à cette époque il était en train de commencer sa thèse.

Il m'a posé la question "Est-ce qu'il y a des professeurs qui t'apprécient ?".
J'y ai repensé par la suite.

À la rentrée, après avoir survécu aux terres volcaniques du grand Nord (et non pas rapatrié le lendemain comme a dit une mauvaise langue), je commence mes cours en cherchant à me faire apprécier des enseignants.
Faut dire qu'après les avoir évalué, y en avait aucun qui m'appréciait vraiment... ou alors ça ne se voyait pas.

À partir de septembre 2012, tout a changé dans ma psyché. Je ne regardais plus les jolies filles de peur de les blesser, je ne critiquais plus le manque de rigueur de mes enseignants, je m'efforçais de ne pas prendre la parole en cours comme en TD, je cherchais à ne blesser personne, je me taisais lorsque je n'étais pas d'accord, et je baissais les yeux.
En fait je me transformais en faux-cul. En un mec sans courage aucun qui avait la trouille de tout et qui faisait tout pour lécher le cul à ses enseignants dans la simple optique d'avoir une meilleure note en jouant sur l'affectif.
Je pensais pouvoir m'en sortir sans un syndicat.

Ce qui est étrange, c'est que j'avais la sensation qu'en fait, les autres, ceux qui se moquent de moi et qui arrivent à avoir des bonnes notes, ils faisaient tous comme ça. Je pense qu'en fait j'étais devenu comme eux : un faux-cul sans couilles qui s'écrase devant son supérieur.

Tout a changé dans ma façon de penser. Je faisais beaucoup plus attention à ce que je connaissais qu'à ce que je ne connaissais pas. Je n'arrivais psychologiquement plus à voir les trous dans les argumentations, les défauts, les misconceptions. Toute cette littérature que je jugeais nulle s'est tout-à-coup, par une exigence moindre, trouvé des passages compréhensibles, voire même sympas.

Avant, je me disais "Je ne sais pas.".
Là, je me disais "Je sais.".

Dans cette attitude de mouton, de lèche-cul, je me sentais malin. Je me disais : "C'est malin de courber l'échine, ça permet de réussir, ça évite bien des problèmes.".

Et parfois, une petite voix, toute petite, me disait "Corentin... qu'est-ce que tu fais...".

Dans le livre de Pinocchio, le pantin écrase le criquet sitôt qu'il l'a rencontré.

Je faisais mes exercices de mécanique quantique en rendant un travail que je savais très bien qu'il était mauvais.

Cette voix m'appelait...

À la fin j'ai eu 11,7 de moyenne. Je fluctuais entre 8 et 11,5.

Je voulais tester la méthode jusqu'à la fin du master 2, je me disais qu'en thèse je serai libéré, que je pourrai enfin faire de la vraie science. Qu'il faudra absolument mettre certaines choses à plat vis-à-vis de la pureté mathématique.

À la fin de mes examens, fini les révisions, c'est la libération. Sur facebook, je lis cette phrase :

"Avoir l'esprit adapté à une société malade n'est pas bon signe de santé mentale.".

Je me sentais complètement concerné. Je savais que ma société était véreuse, et je me sentais malin de m'adapter à ses contraintes, à ses caprices. Je me sentais intelligent, je pensais qu'en imitant les autres je m'évitais les remontrances, je me disais que c'était justifié.

Cette phrase m'a trotté dans la tête...

Suivent janvier et début 2013. Je pensai à cette image d'un homme noir, un esclave chauve et puissant, qui, enchainé à un mur dans une bâtisse sombre et froide, par la force de ses muscles, brise ses chaines, sort de sa taule, et découvre l'air frais de la montagne. Le ciel est bleu et nuageux, l'esclave, sans chaines, fait face à l'immensité et étend ses bras : il est libre.

"Pas maintenant" je me disais.

Mes conditions de travail étaient assez difficiles pendant cette période-là, entre les cours de conduite à prendre à 250 km, l'alarme qui sonne toutes les nuits, l'ordinateur qui perd toutes ses données, j'ai du mal à accumuler les heures d'études.
Plus le temps passe et plus je prends mes libertés. Je m'exprime un peu plus, je critique les professeurs (dans leur dos). Je loupe des cours...

Petit à petit, je me mets à exécrer leur mentalité. Leur peur de tout, leur incapacité à mettre leur vie en danger pour une cause.

Petit à petit, je prends mes libertés. Je me retrouve en stage, et là je réalise plusieurs choses importantes.

Déjà. Ma vocation. C'est faire de la recherche. Au labo où j'étais, les étudiants en thèse n'étaient pas meilleurs que moi, au contraire, ils baignaient dans une norme anti-progressiste où l'on faisait des cellules solaires à 2 % de rendement alors qu'on savait très bien les faire à 8 % (il suffit de changer la procédure).
La deuxième chose que j'ai réalisée, c'est que les cours magistraux, les TD, les examens écrits, tout cela n'est qu'une vaste comédie. La réalité de la recherche, c'est le laboratoire, et c'est en faisant de la recherche qu'on se forme à la recherche.

Révolté par la stupidité du travail que l'on me demandait pendant mon stage, à un moment je décide de travailler chez moi et de publier un article.
Je rédige alors un article de psychologie pré-scientifique, malheureusement il ne se retrouve pas publié dans un truc officiel.
Cette absence voulue, je me suis rendu compte après-coup que c'était une grève sauvage. Cela n'a duré que 2 jours, dont j'ai bien profité.

Désormais, je suis à Clermont-Ferrand. Ces idiots des organisations "militantes" grenobloises n'ont pas su m'inspirer la confiance, ici sitôt rentré, je reçois du soutien de la part d'un syndicat étudiant, qui au niveau national n'est pas un vrai syndicat, mais c'est une autre histoire.
Cela m'a rassuré. De savoir qu'il y avait des gens pour m'aider.

Sans faire exprès, je dévoile mes actes de faux-cul à un ami, je hâte la chose.
Je n'ai pas mon master 2, mais au moins j'aurai arrêté ces conneries.

Cela me fait du bien. Jamais de ma vie je n'avais saigné mon honneur à ce point, désormais j'ai tiré un trait, et j'ai envie de racheter ma faute.

10/21/2013

être con à bouffer du foin

être con à bouffer du foin : v.i. être particulièrement con

Exemple : Marion a 18 ans. Elle veut faire sage-femme, elle est en première année de médecine et ne branle rien de la journée. Elle s'est fait mettre un implant sous son bras gauche pour être en permanence sous contraceptif et elle n'a pas ses règles. Elle est conne à bouffer du foin.

Courtol

Trop bon, je partage ! À lire avec une voix rauque.

(Source : Wikipédia)

Courtol

Courtol, né à Paris en 1834 et décédé à Saint-Paulien le 12 juin 1902, était un chasseur de vipères.

Biographie

Orphelin de mère à la naissance, son père décède alors qu'il a trois ans. Il est placé dans une ferme en Bourgogne.
À vingt ans, le tirage au sort l'envoie à la guerre de Crimée, où il perd l'usage de sa main droite gelée. Par amour, il rejoint sa future épouse au Puy-en-Velay. Pour nourrir sa famille, il court la montagne à la recherche de plantes médicinales que lui rachètent les pharmaciens. Le facteur de Polignac, qu'il croise sur un sentier, lui apprend que l'administration paye cher pour la capture des vipères qui comme les loups sont à l'époque considérées comme nuisibles.
La première année, il en tue deux mille et on rapporte qu'en 1893, le chiffre monte à trois mille, soit près de mille cinq cent francs d'indemnités. Malgré les jalousies et les accusations de trafic (certains pensent qu'il élève les vipères pour les revendre à l'administration), il continue sa quête. Devant son succès, l'administration réduit de moitié le montant des primes, soit de 50 à 25 centimes pour une vipère adulte et de 24 à 12 centimes pour un vipéreau.
Mordu de nombreuses fois, il a mis au point un onguent contre les morsures, mais celui-ci ne suffit pas lorsque le 12 juin 1902, il est mordu au bras gauche par une vipère aspic à Saint-Paulien. Se croyant immunisé depuis le temps, il se soigne juste avec son remède et décède dans la nuit.
Sa veuve fit don de son costume en peaux de serpents au musée Crozatier du Puy-en-Velay. Il est toujours dans les réserves du musée.