12/20/2016

Japon 2016 : Les gens

Ah. Les Japonais.

À Tokyo, j'ai demandé mon chemin à un inconnu. Il ne parlait pas anglais, mais il m'a rattrapé, il est passé chez lui imprimer une carte, il m'a passé sa soeur anglophone au téléphone, et au final, j'ai réussi à trouver mon hôtel.

Les Japonaises ont des seins de merde. Mais quand on connaît leur esprit, on leur pardonne.

Sincèrement, je ne sais pas comment les remercier. Je les aime.

Japon 2016 : La loi et la liberté

J'avais un certain nombre d'images sur le Japon... Certaines se sont avérées fausses, d'autres se sont confirmées.

Ce qui m'a le plus marqué quand j'étais au Japon, c'est une ambiance très forte de loi et d'ordre. Pas un légalisme stupide à la Poitiers, mais plutôt une recherche confucianiste de l'eunomie.

L'eunomie, c'est l'ordre bon. Le contraire, c'est la caconomie. Les Japonais pensent que les règles peuvent faire marcher correctement une société et contribuer au bonheur collectif. Ils ne deviennent pas flic pour taper sur des gens, mais pour que les choses se passent comme elles sont censées se passer. Raison pour laquelle les flics au Japon sont beaucoup plus gentils que les flics français.

Confucius prônait le respect de l'autorité. Mais en même temps, il était suffisamment intelligent pour dire que l'on doit se révolter contre un monarque qui ne respecte pas son peuple. Il pensait que pour que la société marche bien, elle doit avoir des règles. Chaque travailleur doit être fort dans son métier, dans sa spécialité, mais pas ailleurs. Selon lui un forgeron doit être juste forgeron, un jardinier doit être juste jardinier. Nature et Découvertes faisait dire à Confucius : "Si tu choisis un travail qui te plaît, tu n'auras pas un seul jour à travailler.". On le comprendra, la pensée de Confucius est plus fine que les autoritarismes vulgaires que nous avons l'habitude de rencontrer.

À la loi s'oppose le chaos. Le taoïsme, un autre système de pensée japonais, prône, outre le chaos et le vide, l'équilibre entre les choses.

Le taijitu, symbole taoïste du yin et du yang, les deux forces contraires que l'on rencontre en toute chose.

De cette association entre le confucianisme et le taoïsme résulte un système très original. Au Japon, la plupart des gens obéissent aux règles. Et ce sont les intellectuels, les artistes qui font changer les règles. C'est un système qui me fait penser à la vision du monde du grec antique Démocrite. Selon lui, le monde est constitué d'atomes, la plupart des atomes sont en chute libre et seuls quelques atomes bougent de façon aléatoire, et ce sont ces quelques atomes qui influencent les autres par collisions et donnent au monde la forme qu'on lui voit aujourd'hui. Par analogie, les atomes en chute libre seraient la majorité des Japonais, et les atomes se mouvant de façon aléatoire seraient les artistes.

Mais sincèrement, il n'y a pas assez de liberté au Japon. Ils ne comprennent rien à la liberté. C'est selon moi leur pire défaut. Sans renoncer à la morale, je pense que les Japonais ont tout intérêt à accroître intensément leur liberté.

Japon 2016 : Les arts

La production artistique japonaise est très riche. De vieux hommes peignant le château de Matsumoto, de jeunes musiciens talentueux, des estampes érotiques (Hokusai en a fait), une pornographie plus inventive que celle des USA, des origamis poussés jusqu'à la compréhension mathématique, des jeux-vidéo combinant en un seul support la peinture, la sculpture, la poésie, le roman, la musique et le théâtre.

C'est que le domaine des arts est un des minuscules espaces de liberté japonaises. La société japonaise est très axée sur la loi et l'ordre. Du coup, les gens ont des fantasmes... Moi-même, lorsque j'étais au Japon, j'avais des idées artistiques plus délirantes que d'habitude.



Au Japon, la plupart des gens obéissent aux règles. Et ce sont les intellectuels, les artistes qui font changer les règles. Si le Japon est aussi fort technologiquement, c'est parce que des ingénieurs, étant enfants, avaient lu ou vu le manga Astro Boy, mettant en scène un robot super-héros qui fonctionne à l'énergie nucléaire. Ça c'est passé suite à Hiroshima, et c'est pour cette raison que le Japon, au lieu de bouder la technologie car vaincu par elle, a décidé de se venger en en faisant son fer de lance. Heureusement, nous avons aujourd'hui des oeuvres d'arts qui critiquent le nucléaire, comme le très confus mais brillant Final Fantasy VII.

C'est un système qui me fait penser à la vision du monde du grec antique Démocrite. Selon lui, le monde est constitué d'atomes, la plupart des atomes sont en chute libre et seuls quelques atomes bougent de façon aléatoire, et ce sont ces quelques atomes qui influencent les autres par collisions et donnent au monde la forme qu'on lui voit aujourd'hui. Par analogie, les atomes en chute libre seraient la majorité des Japonais, et les atomes se mouvant de façon aléatoire seraient les artistes.

Au final, le système marche. Les règles japonaises sont beaucoup plus justes que celles que nous avons en France, et il y a toujours des gens intelligents pour les faire évoluer dans le bon sens. J'oserai dire que mieux que les politiciens, les artistes changent le monde.

Japon 2016 : La technologie

Pays des jeux-vidéo et de la robotique, le Japon est, à mon avis, le pays dont la technologie est la plus avancée. S'il y a une concurrence, je pense aux États-Unis, aux tribus les plus intelligentes. Mais il faut reconnaître, assurément, que la technologie japonaise est impressionnante...

1- Le nouveau et l'ancien
2- Technologies que j'ai rencontrées
3- Les catastrophes du nucléaire


1- Le nouveau et l'ancien

Ce qui fait la force des Japonais dans ce domaine, c'est leur rapport sans complexe avec la technologie. Les personnes âgées n'hésitent pas à se servir d'un ordinateur tactile (tablette, stupidphone), et en quelques secondes, un Japonais est capable de te montrer des photos préparées à l'avance pour communiquer un message. En deux-trois minutes, un Tokyoïte est capable de passer chez lui, d'imprimer un A4 avec la carte pour t'aider à aller à l'hôtel plus la tronche de l'hôtel. Très pratique, vu qu'à Tokyo il n'y a pas de noms de rues. Les Japonais n'hésiteront pas à utiliser leur stupidphone pour faire une traduction, qui n'aura très souvent aucun sens.

Mais les Japonais sont plus intelligents que les Français dans la mesure où ils conservent leurs techniques anciennes. Le support papier est respecté, les Japonais n'hésiteront pas à avoir un carnet de notes. À l'hôtel, vous pourrez trouver un porte-clé en bois, avec le numéro de la chambre dessus. Le numérique, l'électronique, la nouveauté, ne sont pas vus comme des obligations. L'ancien a le droit d'exister, car a priori, toute technologie est bonne à prendre.

Les immeubles résistent aux séismes. Depuis des siècles, avec certains temples, on a compris que si l'on mettait un pilier au milieu, et qu'on laissait la tour osciller autour du pilier, la bâtisse résistera aux tremblements de terre.

Les toits traditionnels ont la réputation d'être ceux qui évacuent le mieux l'eau de pluie. On les retrouve encore dans certaines maisons de campagne.

2- Technologies que j'ai rencontrées


Les fils électriques sont suspendus en plein air, et s'intègrent parfaitement aux paysages. Les enterrer serait une erreur, car en cas de séisme, on ne saurait pas où a eu lieu l'accident, ce qui ferait perdre un temps fou pour réparer.

Le shinkansen, l'équivalent du TGV, est en pratique plus rapide. Je pense que ces trains ont à peu près les mêmes capacités, seulement le shinkansen est plus ponctuel, il peut passer dans une gare sans s'arrêter, et je pense que les conducteurs le poussent plus haut. Le train fait partie de la culture des Japonais, avec des recherches sur un possible train magnétique, qui léviterait grâce à des aimants, glisserait aisément et atteindrait des vitesses de 500 km/h.

Les voitures sont petites, elles sont taillées en lignes droites de façon à prendre moins de place. Deux places à l'avant, deux places à l'arrière, si j'ai bien compris. J'ai réussi à faire du stop, et j'ai trouvé l'intérieur très sophistiqué, avec un levier de vitesse différent, un tableau de bord avec plein plein de trucs. Fait curieux, certaines voitures sont équipées d'un haut-parleur qui donne sur l'extérieure... je pense que ce n'était pas la radio. Les Japonais conduisent doucement. Ils respectent les limitations de vitesse, mais ils ne sont pas pressés, ils ne s'obstinent pas à égaler la vitesse maximale, du coup ils conduisent un peu en-dessous.

Lors du séisme de Kobe, 70 % des dégâts ont été dûs par le feu. Pour éviter cela, les Japonais ont décidé de bannir le gaz et de n'utiliser que des cuisinières électriques.

Certaines pièces, comme la charmante pièce de 5 yens, sont trouées. Certains disent que c'était pour se démarquer des Coréens, d'autres disent que c'était pour pouvoir les attacher ensemble avec une ficelle :-) .

En ville, les pompes à chaleur sont partout. Elles assurent, à l'intérieur des bâtisses, une bonne ventilation et un air très agréable en été.

Les toilettes sont différentes de celles qu'on a en France. Je n'ai pas vu de toilettes turques. Il y a les toilettes traditionnelles, posées à même le sol avec un trou et une céramique, il faut s'accroupir. Et il y a les toilettes de la marque Toto. Le siège est similaire à ce que nous avons en France, mais ces toilettes prenne la température, tirent la chasse, jouent de la musique pour cacher l'odeur des prouts, nettoient le cul avec un jet d'eau... bientôt, elles feront le café !

L'hôtel Guest House Maruya à Atami avait une bonne technologie. Les chambres faisaient 2 m², mais il y avait la lumière, l'électricité, on pouvait s'y tenir debout, et dans la mesure où il y avait des pièces communes, c'était très confortable. La porte de la chambre laissait, fermée, un espace en haut, et il suffisait d'un simple rideau de bambou pour se cacher tout en laissant passer l'air.
Lorsque l'on tire la chasse des toilettes, l'eau passe d'abord par un lavabo avant de tomber dans la cuvette, comme ça on peut se laver les mains. Simple, économe, pourquoi les Français n'y ont pas pensé ?
Le lavabo se bouche en appuyant sur le bouchon métallique au fond, et se débouche en appuyant à nouveau, le bouchon remonte.
L'interrupteur pour la lampe est saillant, facile à trouver tactilement et à basculer.
La douche comporte un volant pour le débit, un volant pour la température. Il y a une pomme de douche, un robinet à hauteur des mains et un robinet à hauteur des fesses pour avoir le cul tout propre. J'ai senti que le trou d'évacuation était bien fait, et ne se bouchait pas avec les éventuels poils, cheveux...
La machine à laver était rotative, à axe vertical. J'ai l'impression que deux pièces différentes étaient en rotation contraire par rapport au sol.

3- Les catastrophes du nucléaire

Le Japon est un pays profondément marqué par le nucléaire. Victime des seules utilisations autres que les essais avec le bombardement de Hiroshima et Nagazaki, le Japon a été vaincu par la technologie. Le musée d'Hiroshima parle de ces bombardements, et il a la réputation d'être très bien fait. Pour se venger, le Japon a décidé de faire la technologie le moteur pour faire redécoller son économie. Les ingénieurs doivent beaucoup à l'auteur du manga pour enfants Astro Boy, robot super-héros qui marche à l'énergie nucléaire.

À cette époque, le nucléaire était une idée intéressante. On a compris plus tard que c'était une connerie.

Outre les coûts très lourds engendrés par un phénomène de fuite en avant, le nucléaire a causé des accidents majeurs, Tchernobyl, et, j'y viens, Fukushima.

Seuls les passéistes les plus aguerris savaient qu'une telle catastrophe pouvait arriver. Les autres, mal informés sur l'histoire de la sismicité japonaise, se disaient que jamais il n'y aurait un tsunami suffisamment dévastateur pour détruire la centrale. C'est pourtant ce qui s'est produit, et avec la fonte des réacteurs, les déchets radioactifs se sont répandus dans les océans, contaminant l'eau, la nourriture et faisant des algues japonaises les algues les plus radioactives du monde. Tokyo a été touchée, diront certains. Dans tous les cas, nous savons que la région de Fukushima est désormais une région maudite, et ce pour des milliers d'années. Le cancer et la mort attendent ceux qui y mettent les pieds.

Aujourd'hui, 80 % des Japonais sont contre le nucléaire. Bien que le gouvernement Shinzo Abe, dans une folie pure, cherche à ouvrir de nouvelles centrales de ce type, je pense que la pression est beaucoup trop forte et que d'ici quelques temps, le Japon va se rendre à l'évidence : il faut sortir du nucléaire.

Japon 2016 : Le rapport au corps

Loin des interdits monothéistes, le rapport au corps en Asie n'est pas le même. Héritière des traditions du yoga, des arts martiaux et du Kamasutra, l'Asie a connu ces derniers siècles une répression sexuelle accrue due aux influences victorianistes, et je gage que cette pudeur n'est que passagère.

1- Un rapport au corps traditionnel...
2- ... réprimé par les influences victorianistes
3- Vision mathématisante


1- Un rapport au corps traditionnel...

Tandis que la tragédie classique française interdit l'usage de mots désignant une partie du corps, les arts martiaux traditionnels nomment les positions, les gestes. En Asie, on retrouve l'idée selon laquelle on doit avoir un esprit sain dans un corps sain.

Jetons un oeil sur ce que nous dit le sociologue Kazuhiko Yatabe :

"Par ailleurs, dans une période dominée par la Grande-Bretagne victorienne, les pratiques en rapport avec le corps furent également policées. On bannit la nudité, on obligea les tireurs de pousse-pousse à se rhabiller, on délaissa la coutume des bains mixtes et on censura les expressions trop crues de la sexualité (les shunga, les estampes érotiques, en firent les frais).".

Magazine GÉO, mai 2016

(Des estampes érotiques japonaises, j'en ai plein mais je peux pas vous les montrer ! :-p)

Venons-en justement à la source de ces estampes, à savoir le livre L'Art d'Aimer au Japon, aux éditions Solar/Minerva. C'est un livre hard, mais comme vous pourrez le constater, il y a des passages intéressants.

Un passage que j'ai bien aimé :

"Alors qu'en Occident les transes de l'an Mil emplissent les cathédrales, les temples du Shinto rassemblent femmes et hommes pour le jeu du grand phallus. Les deux partis en présence, face à face, s'excitent mutuellement, pour stimuler l'érection des pénis. Le mâle dont le sexe tendu s'épuisera le dernier, malgré les provocations incessantes de l'autre camp, sera déclaré vainqueur.".

C'est clairement une autre culture ! Un passage que j'aime encore mieux :

"Cette exceptionnelle continuité historique fut servie par celle d'un culte, le Shinto. Fondé sur une intime relation de l'homme avec la Nature, il confère à l'érotisme japonais sa force singulière. On en trouve déjà l'expression dans la légende de la création du monde. La superbe lance qui pénètre le cloaque d'où, sous la forme d'une éclaboussure, surgit la première île, constitue déjà un symbole parfaitement clair : celui du coït originel. Ayant fiché dans le ventre de la Terre le pénis géant qu'ils ont reçu de leurs célestes ancêtres, Izanagi et Izanami s'en servent pour descendre ici-bas. L'arme est devenue arbre de vie et les voici qui, chacun dans leur sens, s'amusent à tourner autour du formidable sexe. S'étant rejoints, au terme de leur course, ils imiteront, Izanagi la lance, Izanami la glèbe ouverte par l'épieu magique, en faisant l'amour ensemble afin d'engendrer, pour commencer, d'autres îles.".

Si vous êtes un homme et que vous allez vous faire masser par une petite Asiatique, il faut s'attendre à ce qu'elle vous suce la... vous m'aurez compris. En effet, au Japon comme à Paris, les salons de massages sont souvent des lieux de prostitution.

Signalons, comme inventions érotiques japonaises, le harigata, faux pénis avec une ceinture que peuvent utiliser les femmes, le higo-zuiki, anneau favorisant l'érection, le bukkake, ou éjaculation faciale collective, qui n'est pas forcément dégradant, toutes choses que l'on peut retrouver dans une production pornographique beaucoup plus artistique que celle des USA.

De façon très actuelle, notons le soin que les Japonais apportent pour leur trou du cul. Cette partie très méprisée en Europe est traitée avec beaucoup plus de respect au Japon. Les douches sont équipées d'un robinet à la bonne hauteur pour se laver le rectum. Les toilettes modernes peuvent faire sortir un jet d'eau dans le cul. T'as l'impression de te faire enculer par une petite bite, mais au moins, t'as le cul tout propre !

2- ... réprimé par les influences victorianistes


Toutefois, ne nous y trompons pas : la vérité est que les Japonais sont très pudiques. Au Japon, la mini-jupe est impensable, quant à courir topless quand on est une femme ou être publiquement nu, n'en parlons pas. En Asie les gens ne se touchent pas et les démonstrations publiques d'affection sont mal vues. Pour eux, deux personnes qui s'embrassent en public, c'est trop. D'où un sens tactile de merde. Ils peuvent se tenir la main sur le coude et les rares fois où des Japonais m'ont touché (je leur ai laissé l'initiative), c'était de façon dure, assez brutale.

Quelques mots d'un livre trop-trop-mignon-pour-les-enfants-y-a-même-pas-de-détails-croustillants-et-y-a-des-nounours-lol qui s'appelle Le petit livre des gros câlins :

"Devenus grands, et s'ils n'ont pas, dans leur entourage, des petits enfants qui leur servent de prétexte, certains adultes n'ont plus jamais l'occasion de faire des câlins. Ils en sont tout malheureux. Il leur arrive même de mal réagir au contact physique des autres. Ils ont peur qu'on les bouscule, ils se méfient d'un geste spontané. Pourtant, il paraît impossible de se passer du rapprochement corporel avec ceux qui nous entourent. C'est ce qu'on appelle la chaleur humaine.".

La chaleur humaine, le sens du contact, c'est pas au Japon qu'il faut aller pour ça. Les meilleurs que j'ai trouvé dans ce domaine, ce sont les Espagnols. Tu prends le métro à Barcelone, sans faire exprès tu touches un cul ou un sein, pour eux c'est normal et absolument anodin. En Espagne, les gens ne se disent même pas pardon quand ils se touchent, et pour une raison très simple : ça sert à rien !

Pour revenir au Japon, signalons une préférence croissante pour la sexualité virtuelle. Tandis que la pornographie, les fantasmes sur les personnages de manga et les machines à faire l'amour se développent, la sexualité réelle diminue. Les chiffres de virginité (très tardive) sont alarmants, et certaines sources affirment que les Japonais font de moins en moins l'amour.

Je pense malgré cela que leur rapport au corps est beaucoup moins coincé que celui des sociétés chrétiennes, musulmanes, juives. Car même si le victorianisme les a grandement influencé, c'est par inertie qu'ils y sont encore, et le point d'équilibre de l'Asie pour son rapport au corps appartient aux traditions des arts martiaux et du Kamasutra.

3- Vision mathématisante


Résumé en image, sur le thème de la sexualité.



En ordonnée, l'activation du vertex psychique de la sexualité. En abscisse, le temps. Ce ne sont que des ordres de grandeur.

Que remarque-t-on ?

Le changement de dérivée le plus significatif est en 500 avec l'hégémonie du christianisme en Europe. S'engouffrant dans un empire romain décadent et dans une Amérique sans armes à feu, le christianisme a eu un impact profond et très étendu dans le sens d'une répression sexuelle. C'est, sans le moindre doute, une secte qui a réussi. Ils ont brûlé la bibliothèque d'Alexandrie, ils ont réussi à faire croire aux gens que la Terre était plate alors qu'on savait déjà qu'elle était ronde, ils ont annihilé les autres religions antiques, ils ont inventé le concept malsain de fin du monde, ils ont muselé, battu, violé les femmes, ils ont réprimé la sodomie, la masturbation, le polyamour, le sexe hors mariage, en un mot comme en cent, le christianisme a enseigné aux gens non pas de faire l'amour, mais de faire la guerre. Et franchement, avec un passé aussi lourd, je vais avoir extrêmement de mal à leur pardonner.

N'écoutez pas les paroles de la Bible, emplies de violence et de haine. Intéressez-vous à toutes les cultures, prenez le meilleur de ce qu'elles ont à vous apporter, et créez.

En 2050, le pétrole sera épuisé, d'où fin des transports rapides et démondialisation, les énergies renouvelables n'étant pas suffisamment concentrées pour que plusieurs milliards d'êtres humains puissent avoir une voiture à combustible renouvelable. Si ce n'est pas en 2050, ce sera 150, 200 ans plus tard parce que des crétins auront cru bon de faire marcher des voitures au charbon. Toujours est-il que je pense  que l'humanité va atteindre un pic, de population, de pétrole, de vitesse, d'activité économique, et qu'après, ben forcément ça va descendre. Je ne suis pas pour la décroissance, je suis pour l'harmonie. Toujours est-il que si ça ralentit, les cultures seront plus isolées, plus livrées à elles-mêmes, d'où le naturel qui revient au trot en Asie avec un retour vers la culture du Kamasutra. Et sincèrement, vu les bonnes hormones que ça libère, plus de sexualité ne peut nous faire que du bien :-) .

Faites l'amour, pas la guerre !

Japon 2016 : L'économie

L'économie japonaise n'a absolument rien à voir avec l'économie française. On parle parfois de "miracle japonais" concernant la remontée spectaculaire du Japon suite à sa défaite de 1945, mais il n'y a en réalité rien de surnaturel : les Japonais ont fait énormément d'efforts, et les efforts ont payé.

Le Japon est un pays riche. À Kyoto, tous les apparts ont une pompe à chaleur, et un truc comme ça, ça coûte 15 000 balles. La notion de l'argent n'est clairement pas la même. Au festival d'Aurillac, tandis que les nombreux clodos et punks à chiens peinaient à avoir une pièce de 2 €, les artistes japonais suggéraient qu'on leur donne de l'argent en montrant deux billets de 10 000 yens, ce qui faisait bien 200 € juste pour inciter les gens à mettre une petite pièce, que dis-je, un gros billet dans le chapeau. Ce décalage vient du fait que les Japonais sont à la fois très riches et très généreux.

Les billets se donnent à deux mains, en faisant une courbette. Ceci vient du fait que chez les Japonais, l'argent est vénérable. Le mot pour dire argent signifie en fait vénérable argent, une composante signifiant vénérable, l'autre signifiant argent. De cette conception, les Japonais réfléchissent avant d'acheter quelque chose. Contrairement aux États-Uniens, les Japonais ne vont pas flamber l'argent dans une grosse bagnole, dans un gros hamburger, dans un gros soda. Ils préfèrent miser sur la qualité, et ils connaissent la valeur des choses.

Les Japonais font beaucoup de cadeaux. Le produit payant est très élevé, mais il faut reconnaître que le produit gratuit est beaucoup plus élevé qu'en France. À côté, les Français sont des égoïstes ingrats et malpolis qui ne rendent pas les cadeaux, délaissent de plus en plus les anniversaires et offrent des trucs de merde à Noël, pour les revendre dès le lendemain. Si vous allez au Japon, je vous en prie, offrez des spécialités de la cuisine française, à n'importe qui, ça lui fera plaisir.

Au Japon, je n'ai vu aucun clochard. Déjà parce que ce mode de vie est très mal vu, mais aussi parce que la solidarité familiale est beaucoup plus forte. Ils sont aussi tellement solidaires avec les inconnus ! À Tokyo, j'ai demandé mon chemin à un inconnu. Il ne parlait pas anglais, mais il m'a rattrapé, il est passé chez lui imprimer la carte pour aller à l'hôtel, il m'a passé sa soeur anglophone au téléphone, et au final, j'ai réussi à trouver mon hôtel.

Le taux de chômage est en dessous des 5 %. Pourquoi ? Parce que les employeurs sont positifs et veulent embaucher. Pour eux, il y a toujours du pain sur la planche. Des travaux sur la route ? On embauche des gens pour signaler l'autorisation de passage avec des bâtons lumineux. Un truc qui traîne par-terre ? On embauche des gens pour ramasser, ça doit briller !

Les Japonais travaillent beaucoup, vite et bien. Ceci vient de leur concentration. La pratique du zen, le fait de ne penser à rien, les aide à être concentrés. Ils se concentrent sur une seule chose à la fois. Pas de zapping.

Pour revenir à l'économie, il faut savoir que Japonais travaillent en moyenne 40 heures par semaine, mais souvent plus de 50 heures. Certaines sources affirment qu'ils ne comptent pas leurs heures. Le temps libre, c'est les jours fériés plus 20 jours maximum de congés payés annuels, en sachant que c'est mal vu de les prendre. Les syndicats sont presque interdits, et ceux qui veulent faire grève vont quand même au travail, ils signalent leur mécontentement en portant un brassard. On le comprendra, le travail au Japon c'est de l'esclavage, mais ce qui me tue dans leur façon de voir les choses, c'est que j'ai l'impression que ça leur convient très bien ! Je pense que c'est la culture du riz, qu'ont aussi les Chinois (mais que n'ont pas les Africains), à savoir : on travaille la terre, il y a 4 récoltes par an, on travaille dur, mais on récolte gros !

Le Japon est déjà suffisamment développé au niveau matériel. Je pense que les Japonais gagneraient à concentrer leurs efforts sur des activités prises sur un temps libre élargi.

Japon 2016 : La politique

En politique, le Japon est catalogué à droite. Cette étiquette est d'habitude associée à l'égoïsme, à l'individualisme, au militarisme, pourtant ces défauts sont aux antipodes de la mentalité japonaise.

De tradition confucianiste, le Japon verse dans le respect de l'autorité. Là encore, on pourrait s'imaginer tout un tas de choses, esclavagisme, servilité, perte d'humanité au travail, mais ces images qui viennent naturellement à l'esprit sont à nuancer.

Il faut savoir que Confucius prônait le respect de l'autorité, mais il disait aussi qu'il fallait désobéir à un monarque qui ne respecterait pas son peuple. Contrairement à l'Europe où le système d'autorité vise à satisfaire les caprices de quelques individus se voulant les chefs, au Japon, j'ai senti une recherche extrêmement forte de l'eunomie.

Qu'est-ce que l'eunomie ? C'est l'ordre bon. Et pour sûr, le Japon est bien organisé. La société japonaise a d'énormes défaut, le plus saillant étant la culture du hara-kiri, celle de la dissimulation des émotions, du contrôle de soi et du suicide, mais sincèrement, les Japonais sont beaucoup trop gentils et intelligents : ils finiront toujours par se remettre en question. Expliquez-leur l'intérêt de l'anarchie, avec des arguments (le pouvoir est maudit, c'est la même chose que la démocratie, meilleurs résultats aux expériences de Kurt LEWIN), et à mon avis, ils comprendront.

La politique reste néanmoins un sujet difficile à aborder, d'autant plus que les Japonais parlent très mal anglais, du coup la barrière de la langue est terrible. En vérité, nous ne savons pas ce que pensent les Japonais dans le domaine de la politique.

Signalons d'importants problèmes en matière de respect des droits de l'Homme. Je cite le Routard :

"Sur fond de tensions territoriales de plus en plus récurrentes avec ses voisins chinois (îles Senkaku) et russe (îles Kouriles), et de revendications nationalistes virulentes (retrait de la base américaine d'Okinawa), le Japon peine à sortir d'une crise politique et économique importante. L'instabilité gouvernementale a une influence certaine sur la question des droits de l'Homme, et pour les ONG le Premier ministre Shinzo Abe a de plus en plus tendance à s'éloigner des standards internationaux dans ce domaine. Particulièrement visée par Amnesty International, la peine de mort, toujours en vigueur sur l'île, où des exécutions ont été appliquées en 2014."

(Je vous avais bien dit que les flics, c'étaient pas des êtres humains. C'est une sale race, et ça copule avec les préfets, les fachos et les avocats !)

"Mais c'est surtout le système de garde à vue interminable dans les affaires pouvant conduire à l'application de la peine capitale qui inquiète le plus les défenseurs des droits de l'Homme. Le daiyo kangoku permet ainsi de conserver pour interrogatoire un détenu pendant plus de 23 jours et facilite ainsi le recours à des aveux obtenus sous la contrainte, voire la torture. Le condamné ayant passé le plus de temps dans un couloir de la mort au monde, Iwao Hakamada (jugé en 1968), a pourtant été libéré en 2014, après plus de 40 ans de détention, son procès initial ayant été jugé inéquitable. Le ministère public a fait appel... Âgé de 90 ans et souffrant de troubles mentaux liés à une détention en grande partie à l'isolement, le vieux monsieur n'en a donc pas fini avec la justice. Une affaire qui ne risque pas, en tout cas, de faire changer la balance, au sein de la population, favorable à 80 % à la peine de mort. Un autre dossier est le traitement réservé aux migrants d'origine coréenne, notamment, qui font régulièrement l'objet d'injures racistes et d'actes de harcèlement. Enfin, le Japon connaît toujours de gros problèmes en matière de mémoire collective, et certains "héros" de la Seconde Guerre mondiale, considérés ailleurs comme des criminels de guerre, y sont toujours glorifiés. Le gouvernement est même suspecté de vouloir revenir sur la reconnaissance et les excuses prononcées par le Japon en 1993, concernant les "femmes de réconfort", des femmes asiatiques, dont de nombreuses Coréennes, Chinoises, Birmanes, ou Japonaises, victimes d'esclavage sexuel durant cette guerre. Shinzo Abe a dû prendre la parole en mars 2014 pour lever ces soupçons. Enfin, les défenseurs de l'environnement ont levé de la voix, en particulier à l'encontre de la décision controversée de remettre en route des réacteurs nucléaires, arrêtés après la catastrophe de Fukushima."

Les Japonais aiment les Français, et je pense sincèrement que si j'avais été coréen, je n'aurais pas été traité de la même manière. Il y a des artistes très nobles qui philosophent contre les discriminations, mais j'ai l'impression que la plupart des Japonais, au pire sont racistes, au mieux, rencontrent énormément de difficultés à s'ouvrir aux étrangers. Ils parlent terriblement mal anglais, et le musicien avec qui j'ai pu avoir un échange fluide dans cette langue m'a expliqué que ça venait du fait qu'il n'avait pas été scolarisé dans une école normale : il a été scolarisé dans un lycée international.

Suite à Fukushima, le gouvernement de Shinzo Abe a concocté une loi liberticide qualifiant de terroristes les opposants au nucléaire, avec une volonté d'ouvrir de nouvelles centrales. De la folie pure. 80 % des Japonais sont contre le nucléaire. Il y a eu des manifestations contre cette loi, avec des personnalités comme l'artiste Hayao Miyazaki. Il y a eu des violations des droits de l'Homme. En France aussi, il y a des violations des droits de l'Homme avec le nucléaire.

Shinzo Abe est un politicien conservateur, un héritier du nazisme. Une des rares choses de bien qu'il ait faites est d'avoir fait une loi contre le harcèlement à l'école.

Mais vous savez ce qui est agréable dans tout cela ? Ben c'est simple. Les Japonais n'aiment pas Shinzo Abe :-p .

Japon 2016 : La nature

Les gens se font beaucoup de préjugés sur le Japon. Ils pensent à Tokyo, au high-tech, et se disent que c'est un pays où la nature a été tuée par l'Homme. Savez-vous combien de pour cent du territoire japonais est recouvert par la forêt ?

67. Vous avez bien lu : 67 % du territoire japonais est recouvert par la forêt. Et ceci à cause d'une politique de gestion respectueuse des forêts (replanter) qui existe plusieurs siècles, ainsi que par la capacité ahurissante des Japonais à occuper peu de place.

J'ai dormi dans la forêt, à la belle étoile. Le matin, au lever du Soleil, des oiseaux m'ont réveillé en hurlant, un vrai réveil naturel. Les cigales aussi sont très bruyantes. Elles font un bruit de roue dentée qu'un ouvrier appliquerait sur de la pierre. J'avais des hallucinations auditives, j'entendais Yoshi qui lançait un oeuf, au début c'était rigolo, mais à force c'était énervant ! Les Japonais ont bien du courage de laisser ces bestioles en vie.

Parmi les autres créatures que l'on peut trouver au Japon, citons les ours, les sangliers, les loups, les serpents, les moustiques, et les flics. Mais y a qu'avec les moustiques que j'ai eu des problèmes. Au Japon, les moustiques ils te bouffent. Août serait la pire saison. Et il paraît qu'à Taïwan, ils sont encore pires !

D'autres créatures nous posent moins de soucis, à nous les humains. Citons les araignées (sept centimètres de long mais trop trouillardes pour m'attaquer), des insectes se camouflant en imitant un morceau de paille, les lucanes, et de beaux papillons :-) .

Je pense que le caractère des Japonais a été forgé par le fait que le territoire soit extrêmement menacé par les catastrophes naturelles. Avec les séismes, les éruptions volcaniques, les tsunamis, les typhons, au Japon, si tu es con, tu meurs. Pour sûr, ça a fait de la sélection. Que ce soit au Japon avec les multiples catastrophes naturelles, dans le grand Nord avec le froid ou en Afrique à cause de la misère, c'est quand les gens sont dans la souffrance qu'ils sont solidaires.

Aujourd'hui, les Japonais sont plutôt bien organisés contre les catastrophes naturelles. Ils n'ont pas réussi à éviter Fukushima, mais le système mis en place contre les tsunamis se comprend un petit peu quand on est étranger (monter sur les hauteurs, y a différentes zones), quant aux séismes, ils sont beaucoup moins dangereux depuis que les Japonais ont banni les cuisinières et le chauffage au gaz. Il faut savoir en effet que 70 % des dégâts du séisme de Kobe ont été dûs au feu. Entre l'adoption des cuisinières électriques et les immeubles flexibles oscillant autour d'un pilier inspirés des merveilles d'architectures que sont les temples, on peut se rassurer en se disant qu'il y a un système pour nous protéger.

La nature du Japon est menacée, mais elle est encore luxuriante. Elle fascine les Japonais à un tel point que dans le métro de Tokyo, il y a des sons, des parfums artificiels qui reproduisent ce qu'on peut trouver dans la nature : chant des oiseaux, odeur de la plage...

Cette fascination pour la nature s'explique par la tradition animiste selon laquelle tout être, qu'il soit humain, animal, végétal ou minéral, est un être sensible. Cette conception des choses est hautement respectueuse de la nature, et je m'en revendique.

Japon 2016 : La tradition et la modernité

Le Japon est connu pour avoir la force de conjuguer la tradition avec la modernité. En une journée, les jeunes peuvent bidouiller leur smartphone à un moment et passer se recueillir dans un temple à un autre. En toute fluidité.

C'est que les Japonais ont du respect pour ce qui est ancien. Les arbres vénérables sont plus forts que l'industrie du bâtiment, les technologies anciennes comme le papier gardent leur place et coexistent avec le numérique, la grammaire veut que l'on parle à un aîné de façon plus respectueuse qu'avec un enfant.

Penchons-nous sur le point de vue du sociologue Kazuhiko Yatabe :

"[Introduction de l'éditeur]
LE JAPON CHERCHE DE NOUVEAUX REPÈRES

Son charme reposait sur un subtil équilibre entre traditions et emprunts occidentaux. Mais depuis la catastrophe de Fukushima, le pays, bouleversé, a compris qu'il fallait explorer d'autres voies.

[Texte de l'auteur]

Tokyo, au tout début du mois de janvier 2016, dans le quartier désuet de Wada, à quelques minutes en métro de Shinjuku, l'un des pôles névralgiques de l'immense capitale japonaise. Il est bientôt huit heures du matin, je reviens de mon jogging le long de la rivière Zenpukuji, bordée de sanctuaires, de tumulus et d'arbres magnifiques, reliques de la grande forêt du Musashino qui s'étendait autrefois à l'ouest de la ville. Les fêtes du Nouvel An sont terminées et les classes ont repris depuis quelques jours : d'une ruelle adjacente, un petit garçon déboule en courant, son cartable sur le dos, dans la rue le mène vers l'école. Je l'évite de justesse. Est-il en retard ? Il a l'air bien pressé. Ce qui ne l'empêche pas pourtant des s'arrêter devant un petit autel flanqué d'un torii (portail traditionnel) orange vif et faire une courbettte en retirant sa casquette, avant de reprendre sa course. Le minuscule sanctuaire de l'Oinari-san comme l'appellent affectueusement les Japonais - l'honorable Inari, dieu de la récolte symbolisé par le renard - donne sur la rue, mais il faut être vraiment du quartier pour le connaître. Coincé entre deux maisons, il est presque invisible mais le jeune garçon n'oublie pas ce qui est sans doute une habitude familiale.

[...]

Rien de brutal dans ce face-à-face entre modernité et tradition, bien au contraire. C'est la coexistence tranquille entre deux mondes qui fait le charme de ce pays.

[...]

Avec Fukushima, le cadre que s'est construit l'archipel nippon depuis 1868 s'est fissuré, en même temps que fondaient les réacteurs de la centrale.
Et voilà le Japon parti à la recherche de nouveaux repères, mais cette fois, pas au bout du monde.

[...]

Sans renier ce qui fait l'excellence technologique du pays - il n'est bien sûr pas question de renoncer à la science - de plus en plus de jeunes urbains japonais (31,6 % en 2014 contre 20,6 % en 2005 indique une étude officielle) manifestent par exemple l'envie de retourner vers le travail à la terre.

[...]

Sur l'île à la beauté époustouflante de Tsushima, à mi-chemin entre la région méridionale de Kyūshū et la péninsule coréenne, j'ai rencontré une jeune fille qui s'était installée là pour exercer le métier de... chasseuse de sanglier. Sa motivation ? Le besoin d'être en empathie, m'expliqua-t-elle, avec l'être vivant qui se sacrifie, en nous faisant don de son corps, de ses fruits, de ses grains ou de ses feuilles, afin que nous, les humains, puissions rester en vie.

[...]

Et c'est ainsi que curieusement, par un retour aux racines, s'ébauchent peu à peu les nouveaux contours de la société nipponne. Ceux d'une modernité différente, non occidentale, construite sur le dialogue entre tous les êtres et objets qui peuplent ce monde.".

Magazine GÉO, mai 2016

L'auteur nous dit que le Japon est engagé vers un retour à la nature, à l'animisme et aux traditions. Je ne sais si cette analyse est juste.

Mais on devrait prendre exemple sur eux. S'attacher aux choses anciennes. Conserver la mémoire dans une famille. S'intéresser au passé pour le passé. Car dans la course futuriste high-tech, où la nouveauté remplace rapidement l'existant... on fonce droit vers la catastrophe. Nous avons besoin du pouvoir antique, cette force du passé qui permet d'éviter de reproduire ce qui s'est mal passé et de s'inspirer de ce qui a marché. Le bonheur général en dépend.

Japon 2016 : Kawaï !

Kawaï est un mot japonais qui signifie mignon. Il se prononce ka-wa-i. Pas de diphtongue.

Des choses kawaï, au Japon, vous en trouverez. Un petit aperçu.

Le poisson est triste parce que des gens ont jeté des saloperies dans le cours d'eau. On distingue clairement le château de Matsumoto.

À la poste, un jardinier associé aux Alpes japonaises.

Dans les Alpes japonaises, un panneau avec une bestiole kawaï.

Même un oeuf peut être mignon !


Mais pourquoi cette fascination pour ce qui est mignon ? Je pense que la source de tout ça, c'est quelque chose qui est petit et mignon, à savoir...

... une Japonaise !

Japon 2016 : La nourriture

J'ai beaucoup aimé la nourriture japonaise. La cuisine japonaise n'est pas si mal...

Attention, faut pas être végétarien. Les fruits et légumes ne font assurément pas partie de la culture japonaise. Ils sont difficiles à trouver, et leur prix peut virer au délire. Citons le melon vendu à 800 yens (8 euros). Si vous êtes végétarien, soit vous êtes fidèles à vos convictions et vous n'allez pas au Japon, soit vous êtes souples et mangez de la viande le temps de votre voyage.

Cela coûte aussi cher de faire la cuisine soi-même que d'aller au restaurant. Compter 1 000 yens (10 euros) pour un repas.

L'eau comme la nourriture ont été contaminés par les déchets de la catastrophe de Fukushima. Les algues japonaises sont les plus radioactives du monde. Les Japonais restent au Japon mais les Japonais détestent le nucléaire.

N'oublions pas que la radioactivité est un poison lent. Autrement, je ne serais pas là pour écrire cet article :-) .

Maintenant que vous êtes prévenus, je peux vous montrer à quoi ça ressemble. C'est beaucoup mieux que les restaurants à sushis :-) .

Bun au boeuf de Hida. C'est ce que j'ai préféré. La pâte est fondante, la farce est faite de petits légumes et de lamelles de viande, légèrement épicée, avec une texture très agréable.

Plat de nouilles. Les Japonais aiment le boeuf gras. Ils cherchent une viande dans laquelle le maigre et le gras se mélangent.

Fruits de mer. Ils ne m'avaient pas dit que le coquillage était vivant.

En plat principal : anguille, avec du riz évidemment. Les Japonais prennent souvent un plat principal et une multitude de "side dishes", de petits plats à-côté qui viennent compléter, varier les goûts et équilibrer le repas.

Des sushis, une boisson énergisante, une pâtisserie, et paf ! Ça fait un repas. J'ai pris tout ça en magasin, et les sushis m'ont coûté entre 500 et 600 yens, autrement dit, entre 5 et 6 euros. Ces sushis ont des saveurs très variées.

Glace à la crème, glace au thé vert. Le pot est plus pratique qu'un cornet. Admirez le sens du service.

Des maquettes en plastiques pour montrer à quoi ressemble la nourriture proposée à la vente.

Arf, les Japonais aussi aiment bien les nouilles... Mais je n'ai jamais réussi à en manger sans me foutre plein de jus sur moi.

D'habitude les pâtisseries japonaises sont aux haricots rouges, mais là c'était à la noix.

Snack dans les alpes japonaises. L'oeuf est un oeuf mollet cuit dans une source d'eau chaude, suffisamment peu pour avoir une texture gluante, presque cru. Se déguste à la petite cuillère.

Des takoyaki. C'est à base de pieuvre, et c'est très chaud !

À gauche : bol de boeuf avec du riz. Au milieu : tofu frais. À droite : soupe au miso. Le tofu était un peu froid, fondant et bien meilleur ce qu'on trouve en France. Absolument rien à voir.

Des brochettes, ou yakitori. Nourriture de fast-food qui se trouve dans les konbini. Bon marché (200 yens la brochette), mais de moindre qualité que ce qu'on peut trouver dans un restaurant.

Distributeur de boissons. On en trouve même dans la campagne ! Plus difficile à éviter qu'à trouver. Ils servent du thé au lait, du café, des boissons énergisantes... Peu sucrées, leurs goûts sont plus fins et plus variés que ce qu'on trouve en France.

Japon 2016 : Tokyo

Tokyo est un gigantesque circuit électronique avec des gens à la place des électrons. Cité très business où la panoplie masculine classique n'est pas le jean, mais la chemise blanche avec pantalon noir, Tokyo respire la démesure. Si je devais associer une ville réelle au Grand Gris, ce serait Tokyo.

C'est de très loin la ville la plus polluée dans laquelle j'ai été. Les gens peuvent mettre un masque ou pas. C'est un comportement tout-à-fait banal qui rassure mais ne change rien, car l'air pollué rentre quand même, autrement on s'asphyxie et on meurt. Dans l'avion, j'ai pu voir des paysages très riches, le sommet du mont Fuji qui se détache... et un nuage de pollution rougeâtre au-dessus de Tokyo. Absolument charmant.

Le métro de Tokyo est un monstre à tentacules. Tu peux essayer de le dévorer, mais c'est lui qui te dévorera. Je vais vous faire un aveu... je me suis perdu. J'ai dû passer une nuit dans un chiotte avec un charmant petit lucane :-) .

Certaines personnes comprennent le système du métro de Tokyo et le trouvent plus simple que celui de Paris. J'aimerais être à leur place.

Une rue à Tokyo. Les publicités s'affichent de façon agressive et délirante.


Triste métropole. Les Tokyoïtes sont tellement dégoûtés de leur cité que dans le métro, ils simulent la nature avec des sons, des parfums, bruits d'oiseaux, odeur de la plage... Artifices signalant selon moi la volonté profonde des Japonais de retourner à la nature.

Japon 2016 : Le mont Fuji

Il est difficile de raconter ce que j'ai vécu au mont Fuji. Mais je pense que je vais vous dire la vérité.

Je n'interdis pas aux gens de grimper sur le mont Fuji. Mais je déconseille formellement aux gens de passer par la piste maudite de Gotemba.

J'étais parti au Japon avec comme objectif de grimper au sommet du mont Fuji, coûte que coûte. Le mont Fuji fait 3 776 m d'altitude. C'est déjà pas mal. Je connais un mec qui est grimpé à 5 500 m dans l'Himalaya.

Pour une raison stupide (un de mes personnages de romans habite à Gotemba), je choisis de passer par la ville de Gotemba. Aidé par ma montre gousset et un regard au Soleil, je m'oriente et trouve le bon chemin. Le temps était nuageux, je ne pouvais pas voir la montagne.

Je passe à côté d'une base militaire gigantesque. C'était une base des marines US. Il était interdit d'y rentrer, interdit de prendre des photos de ce qui s'y passe, interdit de dessiner ce qui s'y passe.
Ils passaient leur temps à faire péter des explosifs dans les airs. Le bruit était tellement fort qu'on l'entendait à des kilomètres à la ronde. La nuit, la lumière, blanche, était tellement intense qu'on la voyait même si on fermait les yeux.

... si ce n'était pas des explosifs nucléaires... qu'est-ce que c'était ?

Je n'ai pas supporté ça. Ajoutez à ça le fait que la piste était trop raide, que j'avais un sac à dos de 20 kg sur le dos alors que tous les autres grimpeurs avaient un chargement léger (il y a des consignes pour déposer les sacs), le fait que je ne m'étais jamais autant épuisé physiquement et que je commençais à perdre la raison, je n'ai malheureusement pas réussi à monter jusqu'au sommet.

Je suis grimpé jusqu'à environ 2 800 mètres...

Je pense que ces militaires doivent arrêter leurs conneries. Ils doivent arrêter de faire exploser ces saloperies.

Faites l'amour, pas la guerre :-) .

Parce que le mont Fuji est tout de même une très belle montagne, je vous offre cette image d'Hokusai.


:-)

Japon 2016 : Izu Ōshima

Pris par un désir d'ailleurs, je prends le bateau depuis Atami pour l'île d'Izu Ōshima.

Je n'ai pas su profiter de cette île. Je n'y ai passé qu'une nuit, mais visiblement ce n'était pas suffisant. Entre les moustiques, les affiches de politicards mafieux, la relative impolitesse des gens et une certaine misère, j'en ressors avec une mauvaise impression.

Brochure avec la carte d'Izu Ōshima.


J'ai appris après mon voyage qu'Izu Ōshima avait été utilisée pour filmer Godzilla et qu'elle avait servi d'inspiration pour une des îles Orange dans la série Pokémon. On touche à la stratosphère divine :-/ .

Japon 2016 : Atami

Je me suis retrouvé à Atami un peu par hasard. En fait, je courais après une voyageuse australienne, cette connasse m'avait menti en me disant que je pouvais la suivre dans son voyage, elle dépensait même du fric dans les tickets de train pour se débarrasser de moi. Bref.

Je me suis visiblement retrouvé au bon endroit au bon moment. Atami, station balnéaire de la côte Sud d'Honshu, ses étals de seiches, de tentacules, de poissons, sa plage, ses arches romantiques... et sa fête !

"Today is Atami.", m'avait dit une Japonaise. Un jour férié local où les gens se lâchaient comme des tarés. Les hommes se mettaient torse nus, les femmes montraient leur nombril, on tirait à la corde des chars à la fois traditionnels et modernes, sculptures de dragons sur le bois, lanternes avec kanjis recouvertes de plastique transparent contre la pluie, et puis un moteur derrière, parce qu'un char faut reconnaître que c'est lourd. Les figures kawaï emprutent à Disney et aux autres fictions sans aucune retenue, on met des cornes de diable, on bat les tambours, on s'habille en tenue traditionnelle avec une serviette rose autour de la tête, on se pose, on discute. J'avais demandé mon chemin à une meuf qui avait un verre de bière à la main, la meuf elle m'avait touché ! C'est un geste très fort, car en Asie, normalement les gens ne se touchent pas. Toucher quelqu'un, même une poignée de main, ils le vivent comme une agression. Une jeune femme m'a accompagné sur plusieurs dizaines de mètres jusqu'à l'hôtel. Sincèrement je n'ai jamais vu un sens du service aussi fort que chez les Japonais. Leurs standards de solidarité sont bien plus élevés que ceux des Français.

À Atami, c'est la plage merde, les gens se touchent plus facilement. Les démonstrations publiques d'affection sont mal vues en Asie, mais à Atami il y en avait un petit peu. Des couples se tenaient par le coude, par le poignet, ou par la main comme ici, mais j'ai remarqué que leur façon de toucher est plus dure qu'en Europe. À force d'avoir peur de se faire toucher, ils ont un sens tactile de merde. Au niveau tactile, les plus forts que j'ai vus c'est les Espagnols.

Et si vous voulez voir des kevins au Japon, allez sur la plage ! Parce que franchement avec les tsunamis, faut vraiment être con pour y passer sa vie.

Atami, fête locale. Admirez les détails du char. Vous pouvez cliquer sur la photo pour l'agrandir.

En un A4, l'hôtel vous explique tout. J'apprécie beaucoup la concision.


Un mot sur l'hôtel Guest House Maruya. C'est le meilleur hôtel dans lequel j'ai été au Japon. Les chambres font 2 m², mais l'ensemble est tellement bien organisé que c'est très confortable. La technologie est indubitablement supérieure à ce qu'on fait en France. Il y a une salle de bains, une machine à laver, des casiers avec verrou pour se sentir en sécurité, une pièce commune, une cuisine. Il y avait même une fantaisie, une très grande carte du monde à la craie sur le mur avec des punaises pour dire d'où l'on vient. Beaucoup de voyageurs français. Je pense qu'il y a une amitié franco-japonaise.

Faites-vous plaisir ! Un plafond en grillage avec des haricots suspendus, pourquoi pas ? :-)

Dans la rue, art minéral et bassin d'eau thermale. On peut y mettre les pieds, c'est agréable.

Un arbre vénérable de 2 000 ans. C'est un camphrier. Dans le tronc, un autel. Il contient deux statuettes métalliques. Sur la roche, délicatement posés au centre, on pouvait voir une charmante petite feuille rouge avec une jolie pièce de 5 yens.

Japon 2016 : Kyoto

Kyoto, la capitale historique du Japon, regorge de temples et de jardins. J'ai été déçu par cette ville : je l'ai trouvée trop luxueuse, trop bourgeoise. Y avait énormément de textes écrits en français.

* À Kyoto, il y avait des filles qui portaient des sacs à main comme ça.

Phénomène curieux, les femmes de Kyoto sont belles à la fois par leurs atours que par leur corps. J'ai tendance à penser que les populations qui recherchent l'esthétique finissent par la trouver, voire même que ça rentre dans le code génétique. Parce que franchement, moi ce que je constate dans les villes où je suis passé, c'est que plus les femmes recherchent l'esthétique, plus elles ont des gros seins. Et ça, c'est vraiment pas désagréable :-) .

Pour revenir à Kyoto, je pense que les femmes ont pour modèle la geisha. Ombrelle, gants de dentelle blanche s'allongeant jusqu'aux bras, elles se prenaient un peu pour des princesses, et moi je préfère couper la tête au roi :-D .

La geisha est un truc que je vomis. Un métier exclusivement réservé à la gent féminine, raffiné, qui est censé offrir du plaisir avec des trucs trop petits, qui fait payer ses services une fortune et qui entretient un mythe érotique alors que le métier de geisha n'a rien à voir avec le sexe, non, je ne comprends pas. La geisha, c'est la petite bourgeoise à la puissance 10 000. Je déteste les féministes anti-sexe, je déteste encore plus les petites bourgeoises, quant à la geisha, j'ai préféré fuir leur fichu quartier Gion parce que franchement je trouve ça horrible.

 La geisha vous dit "Ta gueule.".

Les maikos sont les apprenties geisha. Leur teint blanc est dû au maquillage, et les Japonaises en général le recherchent en préférant l'ombrelle à la crème solaire.

Le temple Higashi-Hongaji. À l'intérieur, j'ai entendu des hommes chanter en choeur.

Statue de dragon au temple Higashi-Hongaji.

Le jardin Shōsei-en. J'aurais dû prendre la photo avec les immeubles, l'idée c'était que la tradition se mêle à la modernité, malheureusement je n'ai pas su le comprendre et la photo n'est pas terrible.

Carte du jardin Shōsei-en. Jolies couleurs.

Le sanctuaire aux lapins Okazaki.

Statue de lapin. Derrière son regard innocent se cache un monstre sans nom.

Prières. J'ai copié le mème en déposant des prières papier dans une église. Je n'y crois pas, mais je trouvais ça amusant :-) .

De petites statuettes. Probablement des porte-bonheurs.

Ninja ! Un restaurant à la présentation très soignée. Je regrette de ne pas y être allé.

Le parc impérial. Visiblement, le passage a été fait pour laisser passer le méga-tank de la mort de 15 mètres de large que l'armée japonaise garde en secret pour écraser la révolte, mais chut ! c'est un secret.

Carte du parc impérial. Aucun texte en anglais, mais il y a une version braille.


 * Un pachinko. C'est une machine à sous populaire. Elles empruntent beaucoup aux personnages de l'imaginaire. Les images et les sons qui en sortent sont absolument délirants, il y a un côté très stimulant, comme les jeux-vidéo mais en vachement plus intense. Je n'ai pas très bien compris comment ça marchait. Au final j'ai perdu 300 yens, et il était hors de question que je recommence la partie, car le vrai gagnant dans tout ça, c'est le type qui tient l'établissement. Faut pas être un pigeon.

Je suis passé faire un tour au musée du manga. On peut y lire une multitude de mangas, mais il faut savoir lire le japonais !

Arts du papier. L'origami est aujourd'hui théorisé de façon mathématique, ce qui a permis d'augmenter la créativité des origamistes avec des créations plus complexes.

* La photo n'est pas de moi.

Japon 2016 : Hirayu

Suivant les conseils d'une amie, j'ai fait du stop. Parti à pied de Matsumoto, je m'excentre et commence mon stop dans un village. La campagne japonaise n'a rien à voir avec la campagne française, les champs sont beaucoup plus petits, il y a des maisons partout, pas vraiment de hameaux, la distribution est assez uniforme.

En voiture, je suis passé à-côté de paysages splendides, vallées encaissées, forêts en pentes, retenue d'eau de barrage, pour me retrouver dans la montagne à Hirayu. J'ai failli être déposé à Kamikochi, un village de 200 habitants que visiblement tous les Japonais connaissent, mais le chauffeur n'avait pas compris que je voulais dormir à la belle étoile.

Toujours est-il que je me suis retrouvé dans cette petite station de montagne des Alpes japonaises qui s'appelle Hirayu.

Vous savez pourquoi les clochards dorment sous les ponts ? C'est non seulement pour être protégé de la pluie, mais aussi pour qu'on les laisse tranquille. Je me suis baigné tout nu en-dessous du pont, les gens passaient en voiture et étaient trop absorbés dans leur trajet pour me faire chier ! Je trouve ça normal de se baigner tout nu. Pour ceux qui aiment ce genre de plaisir simple et naturel, vous pouvez jeter un oeil au site Naked at the river.

Hirayu, le matin. J'ai dormi avec les moutons !

Les Japonais aiment se faire plaisir. Il suffit de s'asseoir à la table pour mettre les pieds dans l'eau volcanique. Mais ils trouvent pas ça un peu trop chaud ? Ça devait bien faire 50 °C, j'ai pas supporté.

Fleurs bleues des montagnes. Si je n'étais pas sorti des sentiers battus, jamais je n'aurais pu me retrouver dans un recoin aussi paumé.

Un arbre millénaire. Bien que valorisant l'éphémère, la culture japonaise sait aussi s'intéresser à ce qui est durable, la pierre est gravée profondément.